Kiddo

 

Bon, ça y est, après tout ce temps, toutes ces hésitations, je suis là, à écrire. Pour ma créativité, pour vous, pour la familia qui veut entrer plus en détails dans mes aventures de voyages. L’idée de partager par écrit mes expériences et ma vision des choses est un peu effrayante, je dois l’avouer. Tout en essayant de garder en tête l’humilité comme premier outil, nos écrits peuvent tout de même être interprétés de mille et une façons différentes, et ça, on n’a pas le contrôle la dessus! Seulement sur nos intentions premières, qui sculptent le message qu’on essaie d’exprimer. Bref, écrire humblement, mais tout de même réaliser que les expériences qu’on a la chance de vivre, et bien oui, elles valent la peine d’être partagées. Simplement pour donner aux personnes qui nous entourent un aperçu des tours que cet univers a dans son sac.

Canaliser et partager la joie que nous procure cette petite vie sur Terre. Je vous jure, le nombre de fois que j’étais complètement bouche bée à regarder ce qui se passait devant mes petits yeux. Le nombre de fois que j’me suis dit: « BEN NON QUE JE SUIS ICI EN CE MOMENT. Je capote, je comprends pas, je fais juste enjoy. »

J’aime bien voir la vie comme un gros Roller Coaster. J’suis là, les bras dans les airs, et je vais avec le flow du manège. La vie nous mènera toujours là où l’on doit être, il faut juste apprendre à lui faire confiance. Quand on prend le temps d’y penser: Qu’est-ce qui pourrait être mieux pour nous, que ce que la vie met sur notre chemin? Et bien, rien! On est qui nous pour se plaindre, que ce qui nous arrive, « C’est donc ben pas juste »? Même s’il y a des imprévus et qu’on ne comprend pas trop pourquoi ça nous arrive: « Everything you are going through is preparing you for what you asked for. » Pensez-y deux secondes.

Même si t’es en voyage, toute seule, ton sac volé, ta carte de crédit bloquée, pas de place où dormir, et ben, tu l’as demandée tout ça. Et oui! C’est difficile à le comprendre parfois, mais je crois au fait qu’on est responsable de tout ce qui nous arrive dans la vie, puisque c’est nous qui l’avons attiré. Okay, je vous donne un exemple: en allant te coucher un beau soir, t’as fait une demande à l’univers, mais tu t’en es pas vraiment rendue compte. T’as comme priée inconsciemment. Tu t’es dit: « J’aimerais tellement ça avoir le courage de partir à l’aventure.  Devenir plus forte, plus indépendante et être capable de handle les grosses situations, comme dans James Bond ou Lara Croft. Ne pas avoir froid aux yeux, ça serait donc ben l’fun. »

Naturellement, t’as cette image de toi, ben confiante; cette vision d’une badass ninja qui gère les mésaventures de vie. Mais dans le fond la situation réelle; c’est toi huit mois plus tard, plus de cash, plus de sac, dans un pays étranger, sans aucune familiarité qui traîne quelque part dans un coin.

Fack es-tu contente? Tes vœux sont exaucés championne. Mais ça se passes-tu vraiment comme tu le voulais? Gères-tu vraiment aussi bien que tu l’avais imaginée? Okay, peut-être pas. Mais bonne nouvelle: toute va bien aller, parce que toute va déjà bien. On prend trois grandes respirations et on se rappelle que tout ça, ça fait partie de la beauté de la vie! Les mésaventures c’est tellement beau! C’est confrontant, c’est rough, c’est pas facile, mais au moins c’est divertissant. On va y donner ça à la « situation de merde », au moins elle est plus excitante que de regarder le tout à travers un écran trente-deux pouces sur ton sofa chez vous. Parce que là, c’est TOI qui le vis. T’es en plein dans l’action.

J’ai envie de partager avec vous une petite histoire datant de mon premier voyage solo. Donc, je viens tout fraîchement d’entrer dans la vingtaine. J’ai fini le Cégep, je suis en appart, je travaille dans un café sur le plateau Mont-royal, j’ai un boy présent dans les entourages. Toute va bien. L’inscription à l’université fut un succès. T’sais TOUTE VA BIEN! Mais un beau soir, bien tard, quelque part dans le néant nocturne rempli d’inspiration et de questions existentielles, quelque chose me frappe en pleine face; la promesse que je m’étais faite huit mois plus tôt. Celle-ci étant: « Fille, peu importe à quel point tu es rendue confortable dans ta p’tite vie montréalaise, tu le sais que la vie c’est bien plus que la petite réalité créée autour de toi. Tu le sais que tôt ou tard il te faudra partir seule découvrir ce monde. L’appel est simplement trop présent pour l’ignorer à tout jamais. »

Donc je suis là, dans ma petite chambre, les rêves de voyage qui spin dans mon imaginaire. Les papillons qui commencent à me virevolter dans le ventre. Qu’est-ce que je fais? Je continue à vivre dans le confort ou je me mets à la poursuite de ces papillons? Après avoir gentiment laissé mon mental évaluer le pour, le contre, le moins pire, le pire, les angoisses, les peurs, la famille, les attentes des autres. Toute le kit. La seule chose que je sais au matin, c’est que je vais aller acheter mon billet drette-là. Pas le temps d’hésiter ou de me retaper un marathon mental part two. J’appelle ma chère amie Catherine et on se donne rendez-vous à l’agence de voyage sur la rue Mont-Royal.

L’agent de voyage s’appelle Julio, il est d’origine colombienne et il est vraiment stocked de faire partie de cette aventure avec moi. Après avoir scruté les différentes options, on achète un billet pour l’Indonésie! (je dis « on » pour inclure leur support dans toute l’histoire). Pourquoi l’Indo? Et bien, après mon premier voyage au Nicaragua et spécialement après avoir surfé les magnifiques vagues latines. La seule chose que j’avais en tête était de nourrir et de satisfaire ma drive pour le surf.  Alors c’est quoi le plan? Je débarque en Indonésie toute seule et puis la seule chose que je sais, c’est que j’ai un billet de retour huit mois plus tard. Okay c’est fait! Le billet est acheté, maintenant j’ai plus l’choix, dans un mois je vais être la badass qui gère toute situation.

Le 1er octobre arrive bien vite. Je quitte Montréal, la tête dans les nuages, bien sûre de moi-même. « Okay Ciao là tout le monde, on se voit dans huit mois. Bye-là. » Les parents sont nostalgiques, moi je suis high; high on life. Je n’ai aucune idée dans quoi je m’embarque, mais la petite fille en moi me guide par sa naïveté d’enfant. Et puis la petite fille, je la follow, parce que c’est moi.

Embarque dans l’avion, je fais jouer ma playlist de tounes inspirantes et puis me voilà, flying high quelque part au-dessus de l’Océan Pacifique. Une fois arrivée au Japon, j’ai une escale d’une couple d’heures. Je visite l’aéroport. Aux toilettes, quand tu tires la chasse d’eau, tu peux choisir la bande sonore qui accompagnera le tout. Les Japonais sont carrément fascinants. Je me fume même une clope dans le smoking lounge. J’suis entourée d’hommes d’affaires japonais qui fument d’un air sérieux. Et puis je suis là à ricaner, mais j’ai aucune idée de ce qui m’attend. J’embarque dans l’avion. Je somnole.

Quelque part au milieu des nuages, j’ouvre les yeux et me lève subitement; l’angoisse s’empare de mon corps. Je me tape une crise d’anxiété dans la cabine des toilettes. Je braille. Ma respiration est rapide. Je me sens perdu. J’suis où? Mais qu’est-ce que je fou de ma vie? Je débarque à minuit dans la capitale de Jakarta et j’ai même pas une petite idée d’où aller. Je fly high quelque part au-dessus de l’Asie; aucun repère. Elle est là, la situation que j’avais demandée à l’univers. Drette-là. Mais elle est où la ninja badass qui gère? Je lève la tête, j’essuie mes larme et regarde tout droit mon reflet dans le miroir. Boom. Je la vois, elle est là, en moi. En nous tous.  Cette force intérieure plus forte que n’importe quoi.  Être un p’tit humain pogné dans une situation où tu n’as aucun autre choix que de handle. C’est toi et la vie. Personne d’autre. Je m’arrose le visage, me tapote les joues fermement et m’exclame : « Toute va bien aller, fais confiance à la vie, vas t’asseoir à ta place et les choses vont se placer. »

Comme de fait, je rejoins mon siège. Et puis ta-daaa! La vie effectue sa magie. Le voisin commence à me jaser. C’est un Indonésien qui vit maintenant à Miami et il s’en va visiter sa famille qu’il n’a pas vue depuis 3 ans. Un gros retour au bercail. On mange des fruits de mer et on boit du vino (je vous jure que les compagnies aériennes japonaises sont incroyables, et les agentes de bord sont trop jolies avec leur uniforme orange-rose flash). On placote de tout et n’importe quoi; je lui donne un très bref résumé de mes « plans ». Il me regarde avec une face de: « T’es pas sérieuse? T’as même pas une p’tite idée où aller quand tu arrives à Jakarta? C’est quoi que tu t’imagines jeune fille? »

Bon, apparemment ma naïveté et ma confiance en la vie piquent parfois la curiosité du monde. Ils me trouvent pas totalement stupide, mais il y a comme cette incompréhension. Pour eux, c’est inconcevable qu’une fille de vingt ans s’inflige ce genre de scénario. C’est ignorant slash dangereux slash ils sont où tes parents dans cette histoire? Bon, pour répondre à cette incompréhension; je ne crois pas au fait que le danger se cache derrière chaque nuit sombre ou derrière chaque étranger. Évidemment qu’il faut être conscient(e)s du danger, ben oui. Mais la peur c’est un choix, et non une fatalité.

À force de voyager, tu aiguises ton intuition comme tu aiguises tes patins de Hockey en début de saison. À un moment, c’est comme inévitable. Tu le sais quand quelque chose de louche traîne dans les parages. Nous sommes beaucoup plus sauvages et instinctifs que nous le pensons. N’importe quel animal est capable de détecter le danger et la menace à des milles à la ronde. Pourquoi pas nous? Êtres-humains dotés d’un sens critique, d’un sens du jugement. Pourquoi on devrait s’en tenir à repousser ce qui nous est inconnu? Le fuir, le craindre, le juger. N’est-ce pas justement un des principaux plaisirs de la vie?  Explorer cette magnifique planète (qui, en passant, est notre maison) et découvrir les multiples facettes de celle-ci?  La Terre est en soi un énorme terrain de jeu mis à notre disposition, pour que nous, petits humains, puissions apprécier et découvrir toutes les beautés de ce monde. Tout en vivant en harmonie avec la nature et nos semblables. En tous cas, c’est l’image que j’affectionne.

Sur cette incompréhension ressentie par mon nouvel ami indonésien, il me propose humblement de venir avec lui visiter sa famille. Il m’informe que la parenté complète sera présente, puisque c’est le temps de l’année où ils célèbrent une certaine cérémonie qui m’était inconnue. Ah et c’est une petite île éloignée avec aucune trace de tourisme. Seulement des habitants indonésiens. Voilà! La vie t’ouvre une belle porte. Que fais-tu? Tu laisses tous ces préjugés/stéréotypes défiler dans ta tête? Tu te rappelles toutes les peurs citées par ton entourage? Ou tu utilises ton sens du jugement et ton radar Good Vibes ? Because really, it’s all about good vibrations.

Je lui fais confiance. Il a beau avoir 40 ans, des racines musulmanes et les bras remplis de tatous; ça change quoi au moment présent? Tu le feel ? Go lance-toi! Fais-toi confiance et fais confiance à la vie. Si le petit enfant en toi s’élance vers ces papillons, Let it be.

FAMILIA INDO3

2 thoughts on “Kiddo

  1. Chère Sarah,

    Un simple mot pour te dire que j’ai adoré ton premier article. Le partage de tes expériences et de ta vision des choses me touche profondément et me rejoint dans mon vécu, ma vision du monde et ma mission. Tu as une si belle plume! Tu t’exprimes avec sensibilité, humour, liberté, sincérité, optimiste malgré les difficultés à surmonter… et c’est très rafraîchissant de te lire. Je t’encourage vivement à poursuivre ce beau projet créateur.

    Tu es en train de cultiver dans ton cheminement spirituel des dispositions comme l’ouverture de l’esprit, du cœur et de la volonté, Ce sont des capacités de réceptivité qui nous rendent capables de nous ouvrir à l’expérience du divin, peu importe son nom, – Dieu, l’Être, la Source ou l’Univers – qui se trouve caché au centre de notre être. C’est ainsi qu’on peut recevoir le don de la grâce divine (les cadeaux de l’Univers) qui conduit à une certaine transformation de soi pour être pleinement soi (authentique), vivant et inspirant. Et maintenant avec ce blog, tu es en train d’éveiller la conscience de ton entourage en semant cette ouverture par tes écrits. En deux mots, on parle ici de LA VIE!… qui dépasse notre p’tite vie comme tu le dis si bien.

    Je t’aime très fort et je te souhaite des expériences enrichissantes dans ton prochain voyage!

    Sylvie xxx

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